Laurent Dierckx a étudié la peinture à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles et à l’Académie de Watermael-Boitsfort.
Cet artiste travaille plusieurs toiles à la fois, parfois une dizaine. Les œuvres sont placées contre les murs de son atelier, et elles se touchent d’un côté comme les pages d’un immense album d’images.
Il commence par étaler une épaisse couche de base, un blanc longuement malaxé et enrichi de mille nuances, tantôt bleuté, tantôt verdâtre ou rose. C’est le ciel, l’atmosphère, l’horizon, un espace illimité. Dans la partie inférieure du tableau apparaît alors une bande stratifiée qui représente la terre.
Apparaissent alors l’homme, la femme, le ménage, la religion, archétypes qui font partie de la mythologie personnelle de l’artiste. Leur présence et surtout leurs rapports proportionnels expriment tantôt la domination de la nature par l’homme, tantôt l’impuissance de ce dernier face à un univers infini et mystérieux.
Cette faiblesse de l’être humain est souvent marquée par la présence d’un marionnettiste anonyme (sans visage) qui contrôle le destin de chacun. D’un monde organique délicat, parfois colérique, surgissent la mort, le sexe et la violence.
Le résultat est une œuvre singulière aux matières denses, en perpétuelle évolution et sujette aux changements des émotions quotidiennes de l’artiste. Parfois, la surcharge est telle que Laurent Dierckx décide de tourner sa toile et de recommencer son sujet, riche de l’expérience précédente.