Pendant ces semaines de confinement, Galerie Jos Depypere pense à un moyen pour rapprocher l’art et ses collectionneurs. En ayant un aperçu de la vie quotidienne de nos artistes qui sont confinés dans leur maison et atelier, nous espérons pouvoir construire un pont imaginaire entre nos artistes et collectionneurs pendant ces temps étranges de Covid-19.
Qui est Dominique Samyn? Née en Flandre, Belgique. Dominique Samyn a étudié la céramique en Belgique. En 1989, elle a déménagé à Washington DC en 1989 où elle a étudié la peinture au Corcoran College of Fine Arts. De 1998 à 2001, elle a vécu et travaillé à Lima (Pérou) avec des voyages réguliers en Équateur, à Cuba et au Brésil. Pendant ce temps, elle peint la série ‘Galapagos’. A partir de 2002, elle a travaillé et enseigné au Torpedo Factory Art Center, Alexandria, VA. Elle a reçu des prix de la Commission des Arts et des Lettres du District de Columbia et de la Virginia Commission for the Arts. En 2006 elle relève un nouveau défi et s’installe à Santa Fe, au Nouveau-Mexique. Vivre dans un ranch dans un paysage aride a influencé sa nouvelle œuvre. Depuis 2006, elle travaille dans son atelier au Nouveau-Mexique sur des séries de peintures contemporaines intitulées « Mustang Séries », « Sunshine Express Séries » et « Adobe Séries ».. Dominique a exposé son travail à l’échelle nationale et internationale. Son travail a été présenté dans de nombreuses collections privées et corporatives. En 2018, Dominique a décidé de se réintégrer progressivement dans son pays d’origine, la Belgique. Avec l’aide d’amis et de sa famille, elle a ouvert un studio à Lauwe, en Flandre, où elle continue à travailler avec de la cire d’abeille comme médium principal.
La situation actuelle, a-t-elle changé votre vie quotidienne? Depuis 2006, je vis et je travaille dans mon ranch au Nouveau-Mexique. Le ranch se situe très loin des villes, ce qui me donne le sentiment que je travaille de façon isolée depuis 14 ans. La situation actuelle du confinement ne change pas vraiment beaucoup à ma vie quotidienne. Une partie de mes journées est consacrée à l’équitation, aux soins et au toilettage de nos chevaux. Je considère le contact avec les chevaux comme le meilleur remède contre la solitude qui puisse contrôler nos vies de nos jours. Nous nous rendions une ou deux fois par semaine à la ville de Santa Fe pour y faire du shopping et visiter des galeries. Maintenant, nous n’allons que pour les choses essentielles.
Pouvez-vous nous dire à quoi ressemble une journée typique dans votre atelier? Le ranch et l’atelier sont hors réseau électrique. Par conséquence, je dépends principalement de l’énergie solaire. Les jours nuageux sont consacrés à la peinture à l’huile et à la cire froide. Les journées ensoleillées me permettent de travailler sur de la cire encaustique ou chaude. La chaleur est nécessaire pour faire fondre et faire fusionner la cire avec d’autres matériaux. Selon la météo, j’alterne les deux médiums.
La situation a-t-elle affecté vos propres oeuvres? Curieusement, j’ai l’impression que la sérénité de l’endroit où je vis et la tranquillité d’esprit ont disparu. Il a été difficile de revenir dans cette zone créative. Je me sens gâtée et coupable de faire de l’art dans des moments comme ceux-ci. Mais c’est ce que je fais. J’espère que mon travail va s’en sortir et que cette expérience me permettra de faire de l’art émouvant.
Croyez-vous que l’art peut aider les gens pendant cette période étrange? La musique peut être très édifiante dans les moments difficiles et peut également unir les gens. Vivre avec une œuvre d’art que vous aimez est sublime et significatif. Nous avons tous envie de beauté.
Quelle est la première chose que vous souhaitez faire quand tout cela sera terminé? J’irai à Santa Fe et visiterai mes galeries préférées. Je suis curieuse de voir ce que d’autres artistes ont créé pendant cette pandémie. A partir du moment que ce soit possible, je veux retourner en Belgique pour embrasser mes proches.